Le bien-être psychique occupe une place centrale dans tout ce qui est entrepris par le musée Guislain. Nous sommes l'oxygène, nous alimentons le dialogue et nous levons le stigmate. Un endroit hospitalier pour les jeunes, les voisins proches ou lointains et les rêveurs. Nous sommes contraires, utopiques, insolents, créatifs et joueurs. Chaque voix compte. À contre-courant. Ainsi le musée Guislain se transforme en laboratoire unique, en expérience qui reste gravée dans notre mémoire, en formidable coup de pied au cul international.
Sur le musée
Le Musée Dr Guislain est en tant que musée dédié à la psychiatrie un lieu où se rencontrent l’histoire et l’actualité. L’esprit humain a toujours été une source de fascination. Pourtant, la connaissance et le mystère vont encore toujours de pair. Nombre de questions restent sans réponse, des théories disparaissent et parfois nous reviennent. Le Musée Dr Guislain est un lieu de mémoire et un laboratoire, un musée ‘au sein de la psychiatrie’ où l’on passe en premier lieu à des expériences, des sondages et des vérifications et où la stratification de la psyché humaine est dévoilée par le biais des témoignages, des pièces d’archives, de l’art et de la photographie.
L’ancien Hospice Guislain
Au début du dix-neuvième siècle Petrus Jozef Triest (1760-1836) fonde les congrégations des Sœurs de la Charité et des Frères de la Charité, et plus tard aussi l’ordre des Frères de Saint Jean De Dieu et les Sœurs de l’Enfance de Jésus (Zusters Kindsheid Jesu). Avec l’aide des Sœurs et des Frères de la Charité il parvient à modifier profondément la situation déshumanisante dans les asiles gantois de l’époque, l’Hospice n°8 et le Château de Gérard le Diable. Dans ce contexte il nomme Joseph Guislain (1797-1860), réputé grâce à ses études progressives et couronnées, médecin en chef des deux asiles gantois. Ainsi commence une collaboration fructueuse entre les deux pionniers des soins psychiatriques en Belgique : Triest qui embrasse les soins à partir d’une motivation religieuse et d’une charité intense et Guislain qui enrichit cette charité pour la compléter à travers son approche scientifique et thérapeutique. Un premier résultat de leur collaboration est un règlement interne pour les institutions. C’est le premier du genre et stipule comment accompagner les malades de façon digne et responsable thérapeutiquement. Ainsi le traitement moral fait son entrée dans les Pays-Bas. Les malades mentaux sont considérés comme des malades, le règlement est un plaidoyer pour un minimum de violence et prescrit aussi l’ergothérapie. Les mêmes points de départ sont à la base de la loi sur les soins des malades mentaux que rédige Guislain en collaboration avec Édouard Ducpétiaux en 1850 (et qui constituera le cadre légal jusqu’à 1991). Les fondements thérapeutiques de Guislain, cette fois en collaboration avec l’architecte de la ville de Gand, le gantois Adolphe Pauli, reçoivent une traduction architecturale au sein du projet pour un nouvel hôpital psychiatrique.
De l’hôpital au musée
La collection actuelle du musée a vu le jour à partir d’une petite « collection essentielle » étant plus vieille que le propre musée. Quelques vieux objets étaient conservés à l’intérieur de l’hôpital Guislain et exposés lors des journées portes ouvertes par exemple. C’était surtout une collection de moyens coercitifs de la fin du dix-huitième siècle jusqu’au début du dix-neuvième siècle utilisés dans un hospice pour hommes qui attirait l’attention. Les réactions sur ces initiatives temporaires ont révélé aussi bien une grande ignorance qu’une grande curiosité du passé des soins des malades mentaux en général et de la psychiatrie en particulier. C’est avec la création du Musée Dr Guislain en 1986 que cette collection a reçu sa présentation permanente.
Photo : Ville de Gand – Office de Tourisme