Rien n'est ce qu'il semble au Musée Dr. Guislain. Ni les bâtiments, ni les personnes, ni les histoires, ni les arts ne vous permettent de juger de la vérité. La nouvelle exposition Sans titre ajoute de nouveaux éléments à ces illusions. Elle tend la main aux sans-voix, aux artistes invisibles et anonymes.

Laissez-vous guider par la confusion propre à cet endroit magique où chaque préjugé tombe dans l’oubli.Aujourd’hui l’identité constitue le thème central dans des débats politiques et sociétaux. Dans leur quête d’un rôle sociétal, les musées eux-aussi se mettent en question. Ils se transforment en  « incubateurs » créatifs où des groupes d’intérêt différents reçoivent un forum. Mais qu’en est-il des sans voix ? Les artistes inconnus ayant réalisé des œuvres dont le contexte n’est pas toujours défini ?

Alors que les musées d'art classiques utilisent des catégories, des écoles et des courants artistiques pour appréhender la réalité artistique, Sans titre joue le jeu sans toutes ces règles. Le Musée Dr. Guislain propose la recette éprouvée des Beaux-Arts et de l'Art Contemporain. Il vous attend une chronologie d'icônes, d'œuvres historiques, de scènes religieuses et de natures mortes fascinantes. Mais rien n'est ce qu'il semble être. La division est le produit de l'imagination, simplement pour mettre en évidence la division artificielle entre les acteurs et les observateurs extérieurs.

Les artistes sans public ou réseau sont exclus du jeu de rôle classique, mais le Musée Dr. Guislain comble ce vide à l’intérieur de ses murs. Le fait que la plupart des œuvres sont sans titre et/ou que les créateurs restent inconnus ne signifie pas qu'elles n'ont pas de signification. Si l'art devait parler de lui-même et si la vie de l'artiste n'a pas d'importance pour trouver un sens dans une œuvre, alors Sans titre est une invitation à estimer vous-mêmes la valeur de ces œuvres.

Fashion, as a cultural phenomenon is more than societal convention. Through one’s clothes and garments one can show the world an image of who one is, and how one wants to be perceived. As such, clothes have a deep symbolical meaning. Specifically, in the interspace between daily society and mad reality, they can help express our identity, form a second skin that protects us for the gaze of others, and at the same time communicate our deepest sense of self.

Over the past months, the first-year students of Maastricht Academy of Arts Interdisciplinary Arts Programme researched the topic of ‘Mirror Mirror’ for their exhibition ‘Veiled Wardrobe’, (un)dressing body and mind. They studied the exhibitions at Museum Dr. Guislain as well as Liège’s Trinkhall Museum to uncover different approaches to the topic of madness and fashion. The overarching topic of their reflective talks was the de-stigmatisation of people with mental illnesses. The surrealist movement posed as the catalyst of their exploration of the topic and tickled their imagination. Following this interdisciplinary approach, their ideas and concepts culminated in a collection of artistic transdisciplinary visual works.

21-04-2023 at 16:00-20:00 opening with performance

La musique est une passion, une échappatoire de l’ennui et de l’obscurité. La musique fait vivre, fait rêver à des horizons lointains. En 2020 Peter Hoebeke (1969) en collaboration avec Sammy Van Cauteren (1974) a initié une série d’autoportraits. Le fil rouge est Hoebeke lui-même, sa guitare rouge et un amplificateur. Ainsi équipés ils se rendaient à des endroits qui ont déterminé sa vie : le marché de Grammont, où Hoebeke est né ; La gare de Gand-Saint Pierre, où en tant qu’étudiant il prenait le train ; la zone portuaire où il a travaillé ; Caritas où il a été pris en charge pendant 12 mois ; l’atelier de vélos où il travaillait en tant que bénévole après sa maladie…

Les images racontent le passé et le futur, l’art de balancer entre les deux, en cherchant un équilibre entre ce qui n’est plus et ce qui peut s’annoncer encore. Tourner la page d’un chapitre de la vie.

De Windstoot
Le pouvoir de la limitation

Fin 2019 l’asbl Wit.h a initié une nouvelle Art Expeditie : De Windstoot, consacrée à la force de la fragilité. Le titre réfère à une œuvre de Léon Spilliaert où l’on voit une jeune fille au bord de la mer. Elle s’accroche à la rambarde sur le quai et fixe l’horizon. Elle hurle. Malgré un vent fort, il règne un silence assourdissant. De Windstoot parle d’équivalence, d’avoir une force et de ressentir de l’impuissance, de donner une voix aux gens en général et aux artistes en particulier.

Pour ce faire, l’asbl Wit.h a travaillé avec bon nombre d’artistes internationaux et sélectionnés qui ont créé de nouveaux objets d’art à l’intérieur de collectifs restreints. Ils ont été inspirés par le thème de la Nef des Fous et la donnée sociétale de la puissance versus l’impuissance. Le Musée Dr. Guislain assure la présentation des résultats définitifs. Tout est présenté dans un contexte muséal et en relation avec la collection du musée. De Windstoot est le résultat d’une collaboration collective au fil du temps : la pratique artistique participative y va de pair avec la dynamique destinée au public que déploie le musée.

Une publication accompagnera l’exposition et il y aura une offre de services au public accessibles.

La représentation image est le résultat d’une cocréation de Lara Breine et Lien Anckaert. Pour cette œuvre les artistes se sont inspirées de l’œuvre du même nom de Léon Spilliaert.

No Sovereign Author

Un Abécédaire de la Psychiatrie

L’Abécédaire de la Psychiatrie est le fruit de la collaboration entre les résidents de La Fabrique du Pré, une institution de revalidation psychiatrique wallone, et les deux membres fondateurs du collectif artistique No Sovereign Author : Maroussia Prignot et Valerio Alvarez. 

Psychologue et ergothérapeute depuis plus de quinze ans, Prignot et Alvarez ont organisé des ateliers de création pour tenter d’offrir des réponses à des questions simples mais non moins essentielles : qui sont les détenteurs du savoir en matière de psychiatrie? Quels usages est-il fait de ces savoirs ? Quel rôle la photographie joue -t’elle dans la (re)production de stéréotypes de ces savoirs ?

Pour la présentation de l’Abécédaire de la Psychiatrie au Musée Dr. Guislain, No Sovereign Author a effectué une sélection de 23 planches créées au cours des ateliers. Les reproductions photographiques encadrées de ces planches sont présentées aux côtés d’agrandissements de détails d’autres planches non sélectionnées. 

Chaque planche originale de l’Abécédaire de la psychiatrie est composée d’une photocopie noire et blanche d’une double-page du Dictionnaire de la psychiatrie du psychiatre français Jacques Postel, choisie par un résident, et des ajouts effectuées par celui-ci : inscriptions manuscrites et/ou images et textes découpés dans les huit volumes d’une encyclopédie de 1968 au contenu aujourd’hui obsolète : Les Clefs de la Connaissance.

Avec les fragments restants de cette encyclopédie démembrée, No Sovereign Author a donné naissance à une deuxième séries d’images en lien avec le domaine de la psychiatrie. Celles-ci sont présentées à KIOSK du 1er avril au 04 juin 2023 dans l’exposition Thematic Apperception Test : Tell us a Story with a Beginning and an End.

Un livre édité par The Eyes Publishing accompagne l'exposition et sera disponible en juin 2023. Pour plus d'informations : www.theeyes.eu

Infos pratiques :

• Heures d’ouverture: Mardi - Vendredi, 9h – 17h / Samedi – Dimanche, 13h – 17h

• Jozef Guislainstraat 43B, 9000 Gent

Pour Balayer (v. 2018), l’artiste anglaise Imogen Stidworthy a rendu visite à la communauté de Jacques Lin et Gisèle Durand à Monoblet. Ils faisaient partie du réseau d’accueil pour enfants présentant des troubles complexes, souvent autistiques, que Fernand Deligny a créé dans les Cévennes, dans le sud de la France. L’expérimentation y était centrale : sans utiliser le langage parlé, il a créé une petite communauté à l’opposé de la vie en institution. Les thérapeutes ont été remplacés par des travailleurs sociaux non qualifiés, et l’isolement dans des bâtiments par la vie en communauté dans la nature. Fernand Deligny a créé un environnement dans lequel le langage a cédé la place à des ressources visuelles comme le dessin de cartes, la photographie et le cinéma, utilisées pour essayer de comprendre les gestes, la construction de sens et les errances des enfants.

Après l’arrêt du réseau pendant les années 1980, Jacques Lin et Gisèle Durand ont continué à vivre avec les garçons qui s’étaient installés chez eux fin 1960. Ces garçons, Janmari Jonquet (d. 2005) Gilou Toche et Christoph Berton, sont tous porteurs d’autisme et communiquent de manière non verbale. Dans l’installation, les images d’Imogen Stidworthy dialoguent avec des images vidéo brutes de Jacques Lin tournées entre 2000 et 2008. Des gestes répétitifs sont capturés dans des images en mouvement, telles des observations intimes du rythme quotidien de la communauté.

Dans une projection textuelle, Gisèle Durand décrit les lignes d’erre sur une carte qu’elle a dessinée en 1971. Elles montrent les mouvements de Janmari et d’un adulte qui balaie le sol de la cuisine. Il s’agit de l’une des nombreuses cartes ou traces que les adultes ont créées à partir des mouvements des enfants. Les commentaires de Fernand Deligny sur la carte et des fragments d’autres écrits sont audibles dans la traduction « en direct » en anglais et sont décrits dans le texte original en français. Deux histoires sur Janmari sont également présentées, racontées par Jacques Lin. Dans les images d’Imogen Stidworthy et de Jacques Lin, nous voyons Janmari, Gilou et Christoph devenus adultes sur une période de 14 ans.

Pendant un an, le Musée Dr. Guislain s’inspire du pédagogue français Fernand Deligny (1913-1996), qui était également philosophe, écrivain, cinéaste et artiste. L’approche de Fernand Deligny en matière de soins, d’éducation et de travail social part d’une critique fondamentale de l’intention d’améliorer et de changer l’être humain. Avec une sélection de cartes, de photos et de fragments de films, l’expo Circonstances laisse la place, dès le 12 février 2022, à Balayer – A Map of Sweeping d’Imogen Stidworthy. L’atelier Deligny, auquel Simon Allemeersch donne forme avec des jeunes issus de la psychiatrie gantoise, prend de l’ampleur et continue d’évoluer. La question « Comment les idées de Fernand Deligny peuvent-elles nous inspirer aujourd’hui ? » sera centrale tout au long de l’année.

L’art est indispensable. Il nous touche, pique notre imagination, nous amène à réfléchir sur l’être humain et la société. Par sa virtuosité et son expressivité, l’art peut être impudemment beau et susciter l’admiration.

Les musées contemporains présentent des œuvres d’artistes professionnels. Peu d’entre eux cherchent à rassembler et montrer les travaux de talents originaux, de personnes qui n’ont pas eu de formation artistique ou qui pour une autre raison n’appartiennent pas au circuit artistique courant. Il s’agit fréquemment de solitaires à la fibre artistique, des rebelles qui ont recours à leurs propres matériaux et techniques. Ils prennent comme modèle leur vécu le plus personnel. Leurs travaux font preuve d’une grande intensité, et ils possèdent un mode d’expression unique.

Les cabinets entend braquer les projecteurs sur ces « loups créateurs solitaires » en des présentations sans cesse changeantes : les acquisitions récentes sont exposées, les travaux sensibles retournent en dépôt, de nouveaux thèmes sont proposés.

Les cabinets est une collaboration entre la Fondation Collectie De Stadshof et le Musée Dr Guislain et présente des œuvres d’une trentaine d’artistes.

La collection du Musée Dr. Guislain a débuté par une petite collection d’œuvres réalisées par des patients psychiatriques talentueux et par des personnes aux facultés restreintes. En 2002 la collection a bénéficié d’une énorme extension: la collection de réputation internationale de la Stichting Collectie De Stadshof a reçu en prêt de longue durée un nouvel emplacement à Gand. Cette collection de tout premier ordre  – de l’art naïf à l’art brut  – contient plus de 6000 œuvres produites par près de 400 artistes tels que  A.C.M., Herman Bossert, Nek Chand,  Paul Duhem, Luiz Figueiredo, Madge Gill, Siebe Wiemer Glastra, Bertus Jonkers, Pavel Leonov, Bonaria Manca, Markus Meurer, Michel Nedjar, Oswald Tschirtner, Willem van Genk et August Walla.